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Elle que tu as choisi, elle qui est ton port, ton pays [Flashback - Azrael]

Eileen Crivey

Eileen Crivey

• Portrait : Elle que tu as choisi, elle qui est ton port, ton pays [Flashback - Azrael] Original_1
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AdministratriceMessageSujet: Elle que tu as choisi, elle qui est ton port, ton pays [Flashback - Azrael] [ Elle que tu as choisi, elle qui est ton port, ton pays [Flashback - Azrael] EmptyVen 5 Nov - 12:35 ]



Elle que tu as choisi,
elle qui est ton port, ton pays


@Azrael de Brocas

03 octobre 2015


Ma femme voudrait te rencontrer.

Comment ça, ma femme voudrait te rencontrer ? Quand il t’a dit ça, tu as senti ton cœur se figer un peu. Pressentant, anticipant la douleur qui ne tarderait pas à venir. Parce qu’elle viendrait, pas vrai ? Elle vient toujours. Chaque fois que tu t’attaches un peu… Quelle conne aussi. D’avoir cru qu’un homme comme lui pouvait n’avoir personne dans sa vie. Marié. Évidemment. Comment aurait-il pu en être autrement ? Oh bien sûr, il t’a expliqué que c’était un couple libre, qu’il n’était pas infidèle, que tout ça était parfaitement normal.
Mais quand même.
Il est marié.
Il a une femme.
Et elle veut te rencontrer.

Bordel, dans quoi tu t’es embarquée, encore ?

Regarde-toi, franchement… Là, debout devant la glace, à tirer sur tes collants qui refusent de tenir en place. À t’inspecter sous toutes les coutures. À remonter tes cheveux dans une pince pour la cinquième fois. Avant de les laisser retomber librement sur tes épaules pour la cinquième fois aussi. Tu as démaquillé le noir à tes yeux, ôté le rose à tes joues. Pour finalement remettre juste une touche de mascara.
Et plus tu te prépares, plus tu sens l’angoisse monter. Et plus tu te sens ridicule. Tu te sens aussi nerveuse qu’une collégienne à la veille de son premier baiser. Sauf que tu as quinze ans de plus. Et que vous n’en êtes pas à votre premier baiser. Loin de là. Ça fait quoi ? Six mois ? Sept mois ? Des semaines que vous vous retrouvez au bout du monde, au fil de tes voyages et de ses déplacements professionnels. Des semaines pour autant d’escapades, de moments dérobés à vos obligations, de nuits passées dans ses bras. Parfois torrides. Parfois tendres. À discuter littérature et géopolitique jusqu’aux petites heures du jour. Il est devenu cette oasis où que tu sois dans le monde. Cette image qui flotte dans un coin de ton esprit, quand tes pensées s’évadent. Cette pause dans la course effrénée qui anime tes jours. Dans cette fuite en avant perpétuelle qui t’interdit de rester en place, qui a tué dans l'œuf toute tentative de relation sérieuse, à cause de laquelle Adam est parti… Non. Oh non, tu ne vas pas commencer à penser à lui. Ne mélange pas tout Eily.
Ce soir, c’est Azrael que tu retrouves.
Azral et sa femme.
Avec qui tu as rendez-vous au restaurant dans une grosse demi-heure. Si tu continues de te toiser dans le miroir, tu vas finir par être en retard. À cette seule idée, il te semble entendre le ricanement moqueur de Dennis et tu te détournes finalement, enfilant tes bottes avec tant de hâte que tu manques de t’étaler sur ton plancher encombré et bordélique, te retenant de justesse à une patère qui t’évite la chute mais te fait comprendre de manière fort désobligeante que tu es trop lourde pour elle, en s’arrachant purement et simplement du mur de placo effrité.

« Bordel de merde. »

Tu regardes avec désespoir le trou dans le mur, les débris venus blanchir le sol, les miettes éparpillées sur ton pull. Inutile de retourner vers ton armoire, c’est le seul un tant soit peu élégant qui soit assorti avec ton short. Rouvrir tes placards, ça voudrait dire te changer, tergiverser encore une heure et être définitivement très en retard. Si tu ne pars pas maintenant, tu ne partiras pas du tout. Alors tant pis pour le bordel, tant pis pour les dégâts. Tu attrapes tes clefs et ton sac, veste en cuir sous le bras, et tu claques la porte derrière toi, époussetant tes manches désespérément pour en chasser cette poussière blanchâtre qui s’incruste entre les mailles.

Tu avances à grands pas dans les rues de Londres, les écouteurs profondément enfoncés près de tes tympans. Tu chantonnes machinalement pour tromper l’anxiété, jurant intérieurement quand la voix désincarnée du GPS interrompt la musique pour t’intimer de tourner ici ou là. Jusqu’à ce qu’enfin… Vous êtes arrivés dans la rue de votre destination. Dans un geste mille fois répété, tu retires tes écouteurs, les enroulant autour de tes doigts avant de les ranger dans la poche de ta veste. Tu avances, un pas après l’autre. Ce serait tellement plus simple de faire demi-tour… Tu es à deux doigts de tourner les talons, pour être franche. Mais tu l’aperçois, un peu plus loin, qui t’adresse un signe de la main, une grande blonde à ses côté. Trop tard pour reculer. C’est à peine si tu parviens à lever un rien la paume pour lui répondre. Ça te semble si… absurde, compte tenu de vos habituelles façons de vous saluer d’un baiser passionné. C’est vrai ça, comment est-on censé dire bonjour à son amant, en présence de sa femme ? L’embrasser ? Trop étrange. Lui sauter au cou ? Trop démesuré. Lui serrer la main ? Trop formel. Alors à défaut de mieux, tu t’arrêtes à un bon mètre d’eux, n’esquissant qu’un signe de tête et un « Salut. » qui peine à s’échapper de ta gorge serrée. C’est à peine si tu la regarde, elle. Tu n’as d’yeux que pour lui, luttant contre l’envie de glisser dans ses bras. Loin d’ici. Et surtout, loin d’elle.
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Azrael de Brocas

Azrael de Brocas

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AdministratriceMessageSujet: Re: Elle que tu as choisi, elle qui est ton port, ton pays [Flashback - Azrael] [ Elle que tu as choisi, elle qui est ton port, ton pays [Flashback - Azrael] EmptyJeu 18 Nov - 1:48 ]

Elle que tu as choisi,
elle qui est ton port, ton pays
Pour ne pas vivre seul on vit pour le printemps
Et quand le printemps meurt pour le prochain printemps

Pourquoi est-ce que je tremble ?
Il ne fait pas si froid. Mes doigts s’agitent autour de ma cigarette, mais ils sont encore relativement tièdes – le vent ne me mord pas malgré mon manteau léger. Non, au contraire, pour la saison il fait plutôt bon. Alors pourquoi je tremble ? Léonie me sourit, quelques mètres plus loin, miroir à la main. Ses cheveux blonds pris dans une pince retombent sur ses épaules, son manteau bleu dévoile sa robe trapèze beige. Son maquillage est particulièrement discret, il ne cache même pas les adorables rides qui apparaissent au coin de ses yeux ; elle ne porte que deux perles aux oreilles et deux bagues – une alliance et une de fiançailles. Elle se pince les lèvres, et des papillons dansent dans mon estomac alors qu’elle fronce les sourcils. Comment peut-elle être si belle ? Comment peut-elle encore me faire sentir comme un adolescent idiot après toutes ces années ? Je voudrais la serrer dans mes bras, enfouir mon visage dans son cou et l’écouter me dire que tout va bien se passer en caressant ma tête… Je reste là, rallume ma cigarette et jette un regard autour de moi. Il ne faut pas que je tremble. C’est idiot, c’est fou – ce n’est pas la première fois. Ce n’est pas la première fois que je suis dans cette situation.

Je ne veux pas que tu m’aimes.

Elle devrait me paraître aberrante – elle le serait pour tous les gens de mon entourage. Qui dîne avec son amante et son épouse ? Léonie a rangé le miroir, mais ses sourcils restent froncés. Elle est inquiète, je le vois – je le sais. J’ai été à sa place aussi, à attendre l’amant, celui ou celle qui la prenait dans ses bras quand je n’étais pas là. Cela paraît évident que cela doit être intimidant pour eux, rencontrer l’autre – l’officiel, l’épousé, le parent. Celui qui ne partira pas – qui était là avant, et sera là après. Découvrir que derrière une fonction, il y avait une personne, un vrai mariage, des enfants. Il y en a qui refusent immédiatement ; il y en a que l’on ne revoit plus après aussi. Et je tremble. Et Léonie tremble aussi. Comment est-elle ? Vais-je l’apprécier ? Va-t-elle m’apprécier ?  Vais-je être jalouse ? Est-ce que j’arriverai à être simplement heureuse pour eux ? Toutes ces questions – et d’autres encore, se bousculent dans sa tête. Ce n’est pas la première fois qu’elle passe par là, pas la première fois que je passe par là – alors pourquoi je tremble ?

Je veux que tu aimes.

Chaque fois c’est différent. Chaque fois c’est une première fois. Même si on ne va pas jusqu’aux sentiments, chaque histoire est passionnante, unique, flamboyante. Chaque histoire est heureuse – c’est d’ailleurs pour cela que nous nous l’autorisons. Avec Eileen, c’est un feu d’artifice. Celui de notre rencontre au nouvel an de Pékin, celui des discussions passionnées, des caresses, des baisers. De la tendresse et une pointe de passion. Quelque chose de simple et d’agréable – de lointain et protégé aussi. Des mois durant, nous nous sommes vus autour du monde, mais jamais ici, jamais à Londres. Pourtant un soir elle y était – et cela changeait tout. « Tu la fréquentes depuis longtemps, si tu commences à la voir à Londres aussi, je veux la rencontrer. » Je ne pouvais pas le lui refuser – mais je ne le voulais pas. Je ne le veux pas. Et pourtant j’ai transmis l’invitation, et pourtant j’attends devant ce restaurant, Léonie près de moi. J’ai l’impression de m’acharner face à une bulle de savon. Elle va éclater. Une nuit, je me suis surpris à la regarder dormir en caressant ses cheveux.

L’incendie n’a pas de maître.

« Je crois qu’Ophelia en fait voir de toutes les couleurs à ta sœur. »

Elle se force à sourire – je te connais trop bien mon amour.

« Je ne sais pas laquelle va traumatiser l’autre. »

Léonie rit et se rapproche, tendant ses mains vers moi et je lui ouvre mes bras. Elle se blottit contre moi, et j’arrête de trembler. Ses bras sont dans mon dos, ses cheveux contre ma joue, son odeur partout autour de moi. Elle me protège et je suis invincible. Peut-être que cela dure un instant – ou une éternité. Cela nous rassure en tout cas assez pour que quand se dessine au loin la silhouette attendue, nous nous lâchions en souriant, tous les deux provisoirement apaisés. Et puis en quelques pas elle est là – blonde aussi, veste de cuir par-dessus un pull étrangement tacheté de blanc, elle nous adresse un signe de la main. Pourquoi est-ce que je tremble ? Léonie s’avance la première, sourire joyeux, euphorie et compersion. Elle lui tend la main – diamant symbole de mon amour éternel scintillant sous les lumières de la ville. Même pas sûr qu’elle ait prévu l’effet – mais le doute est permis.

« Léonie, enchantée ! »

Dans ma poche, une étrange sonnerie retentit – et il me faut un instant pour me rappeler qu’il s’agit de mon téléphone et que je dois décrocher pour que cela s’arrête. Maison, appel entrant. Mon épouse est revenue vers moi, et me prend l’appareil des mains sans me laisser le choix – et sans que je proteste.

« Je réponds ; et personnellement je parie sur ta sœur traumatisée. Allez prendre la table. »

Elle me fait un clin d’œil avant de passer derrière mois, et je devine du coin de l’œil qu’elle hésite sur comment décrocher. Les cris d’hystérie de notre fille que j’entends alors qu’elle s’éloigne m’assurent qu’elle a réussi. Je tourne la tête vers Eileen ; il ne faut pas que je tremble.

« Salut. »

Je me sens un peu bête. En un pas je suis face à elle, mais Léonie est à quatre mètres à peine et on l’entend parler, et je ne sais pas ce que voudrait ou ne voudrait pas Eileen, et je reste immobile et idiot, affichant un faux sourire confiant sans oser l’embrasser comme j’en ai tant envie. C’est toujours une première fois. Je lui offre mon bras et l’attire à l’intérieur, volant un instant d’intimité et la caresse de sa main sur mon manteau.

« Tu vas bien ? Je suis heureux de te voir. »

Et je tremble. Une hôtesse nous approche alors que nous entrons.

« Nous avons une réservation pour trois au nom de Brocas. »
« Suivez-moi. »

C’est Léonie qui a choisi. C’est toujours la personne qui demande la rencontre qui choisit, depuis le tout premier. Je suis d’ailleurs particulièrement mauvais pour cela – Léonie m’avait reproché pendant des semaines d’avoir proposé un fast food quand elle fréquentait ce gamin – le joueur de Quidditch. Comment s’appelait-il déjà ? Enfin, elle, elle a fait le choix parfait, comme toujours. Bon restaurant, moderne, moldu, pas trop cher mais chic, excellents vins français. La table est à l’écart, je tire sa chaise mais je n’ose plus bouger, cramponné au dossier.

Est-ce que c’est un début ou est-ce que c’est une fin ?

@Eileen Crivey - 03/10/2015
en italique, les de Brocas parlent en français
https://revelarevelum.forumactif.com/t25-azrael-de-brocas-sic-tr
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